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Un Mythe Nordique : Thor, Loki et le don du parapluie
Aux jours anciens d’Asgard, lorsque les dieux étaient encore jeunes et insouciants, Thor et Loki jouaient souvent sous les branches sacrées d’Yggdrasil. Thor, déjà puissant comme le tonnerre, se laissait facilement provoquer, et Loki—rusé comme toujours—savait exactement comment le piquer.
Un jour, alors que de lourds nuages s’amoncelaient au-dessus de Midgard (la Terre des humains), Loki s’approcha de Thor avec son sourire habituel et ses yeux brillants de malice.
« Frère, » dit-il, « on te nomme dieu du tonnerre, mais dis-moi… est-ce vraiment toi qui commandes les tempêtes, ou viennent-elles et repartent-elles comme ton humeur changeante ? »
Thor fronça les sourcils. « Bien sûr qu’elles m’obéissent ! Le ciel tremble à ma volonté ! »
« Alors prouve-le, » répondit Loki en le bousculant doucement. « Fais tomber ta colère sur les petits humains. Fais-moi voir la puissance de Mjölnir. »
Gonflé d’orgueil, Thor leva son marteau et déclencha un déchaînement de tempête sur Midgard. Les éclairs serpentaient dans le ciel, le tonnerre faisait éclater les montagnes, la pluie tombait en torrents furieux. Les humains, frêles et vulnérables, fuyaient, leurs récoltes étaient noyées, leurs maisons emportées, les rivières devenues monstres.
Quand la tempête s’éloigna enfin, Thor regarda en bas et ne vit que désolation.
« Peut-être… » murmura-t-il, inquiet, « peut-être ai-je été trop loin. »
« Ah, » dit Loki, faussement compatissant, « il suffit de les aider. Leur offrir de quoi se protéger ? Quelque chose de simple… un tissu tendu sur des bâtons, peut-être ? »
Thor cligna des yeux. « Un parapluie ? »
« Oui ! » s’écria Loki en tapant dans ses mains. « Donne-leur des parapluie pour se protéger de ta colère. »
Soulagé à l’idée de réparer ses torts, Thor descendit sur Midgard et offrit aux humains “le Parapluie”.
Mais dès qu’il s’en alla, Loki monta sur une colline et éclata de rire.
Car si Thor avait bien pensé à protéger contre la pluie et les éclairs, il avait oublié… le vent. Et Loki, murmurant à l’oreille des rafales, lança un grand souffle à travers la terre. Les parapluies se retournèrent ou furent arrachées des mains, s’envolant comme des oiseaux morts emportés par la bourrasque.
Les humains crièrent. Thor, entendant de nouveau leurs plaintes, leva les yeux, déconcerté.
Et sur sa colline, Loki riait, riait à gorge déployée, son tour parfaitement réussi.
« Pauvre Thor, » gloussa-t-il. « Fort comme une tempête… mais pas assez malin pour dompter le vent. »
Et c’est ainsi qu’on dit : lorsque votre parapluie se retourne sous une rafale, c’est le rire de Loki qui souffle, rappelant que même les dieux peuvent être dupés.