Oberron

No spark is too small to fire a dream

Neo Genesis (fr)

category: notion



Neo Genesis (fr)

Lorsque Adam et Ève furent chassés de l’Éden, la tristesse se répandit comme les cendres d’un grand feu. Les portes se refermèrent, et le jardin parfait devint silencieux. Mais tous les cœurs du paradis ne se satisfirent point de cet état. Parmi eux trois animaux qui avaient beaucoup joué avec les enfants des hommes ressentirent un appel de protéger l’innocence des enfants dans ce nouveau monde.

D’abord vint la Souris. Petite et discrète, elle avait entendu le bruissement des feuilles et les murmures des étoiles, et maintenant elle percevait quelque chose de plus profond — les pleurs doux des enfants nés dans un monde devenu dur.

« Ils perdront tant de choses, » dit-elle doucement, « même les dents de leurs sourires. »

Alors, elle quitta l’Éden, sans bruit mais toujours présente. Là où une dent d’enfant tombait, elle venait — non pas pour prendre, mais pour enseigner :

Ce que l’on perd aujourd’hui peut renaître plus fort demain.

Avec le temps, elle laissa de petits présents, des signes d’encouragement, des graines de confiance en l’avenir. Ainsi commença la veille de la première gardienne.

Puis vint le Lapin, au pelage blanc comme les nuages des plus hauts arbres de l’Éden. Elle avait vu que le printemps suit toujours l’hiver, que même l’arbre le plus nu refleurit.

« Les enfants craindront le froid, l’ombre, l’attente, » dit-elle. « Je leur montrerai que la douceur se cache même dans les jours sombres. »

Elle bondit par-delà les frontières dorées, et partout où elle passait, elle cachait des trésors — des œufs colorés, des douceurs sucrées, des symboles de vie, enfouis ici et là — pour apprendre aux petits à chercher la joie et croire au retour des beaux jours. L’espérance, enseignait-elle, n’est pas passive — elle saute, elle se cache, elle revient. Ainsi la deuxième entama sa mission à travers les saisons.

Enfin vint le Cerf, haut et silencieux, dont les yeux reflétaient la lumière des étoiles et le givre. Il vit la nuit la plus longue, et sentit la peur dans le cœur des enfants quand le soleil restait caché.

« Je serai leur guide à travers l’hiver, » dit-il. « Je porterai la promesse de la joie sur mes bois, et je leur rappellerai que la lumière n’est pas perdue — elle est simplement plus dure à trouver. »

Et il le fit, bondissant à travers la neige et le ciel. Avec le temps, il trouva d’autres êtres partageant sa mission — mais aucun comme ce vieil homme curieux, vêtu de rouge, dont le rire chassait le froid de l’air. Le cerf, dont le nez brillait parfois d’un éclat ardent de mission, le choisit — un compagnon pour distribuer la joie lorsque le monde semblait figé dans l’hiver.

Ils n’avaient pas de nom dans l’Éden, mais avec le temps, le monde leur en donna.

S’ils avaient un nom dans l’Eden il fut perdu sauf pour le cerf dont on sait encore qu’il s’appelle Rudolph. La souris eu plusieurs noms et même parfois elle fut prise pour une fée, le lapin lui finit par concentrer ses apparitions autour de Pâques d’où son nom actuel.

Ainsi, les Trois qui quittèrent l’Éden n’apportèrent pas seulement des cadeaux, mais des rappels :

Que la perte est suivie de renouveau.

Que l’attente porte des fruits.

Et que, même dans la nuit la plus noire, la joie revient.

Et encore aujourd’hui, ils veillent — en silence, en mouvement, en espoir.